BodyCapital - ERC Advanced Grant
Responsable scientifique : Christian BONAH (SAGE, Université de Strasbourg)
(2016-2021)
Le projet de recherche intitulé « Body capital » soutenu par une bourse ERC a pour but de retracer l’histoire culturelle et sociale du corps au 20e siècle en Europe, au travers de l’étude de sources audiovisuelles. L’originalité de ce travail est d’utiliser les séquences audiovisuelles à la fois comme source d’informations pour comprendre l’évolution des perceptions du corps et des pratiques dans la recherche d’un corps en bonne santé ; mais aussi pour voir comment ces séquences ont participé à les transformer et ont eu un impact sur la santé publique. Les investigations porteront sur quatre axes principaux : l’alimentation ; le mouvement, l’exercice, le sport ; la sexualité, la reproduction, la naissance ; et la dépendance, l’addiction, la surconsommation
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ANR MEDICI Les Conflits d'intérêts dans le domaine du médicament
Responsables scientifiques : Hélène MICHEL (SAGE, Université de Strasbourg) et Boris HAURAY (ISERM, IRIS)
(2016-2019)
Le « conflit d’intérêts » s’est imposé au cours des dernières décennies comme le mode principal d’appréhension de l’influence des firmes pharmaceutiques sur la construction des savoirs scientifiques, les décisions des autorités publiques et les pratiques de prescription. Or, malgré le rôle central des médicaments dans les soins et la recherche biomédicale, la place stratégique du secteur pharmaceutique, mais aussi la multiplication des crises sanitaires, les sciences sociales, à la différence du droit ou des sciences biomédicales elles-mêmes, se sont très peu saisies de cette question. Ce projet pluridisciplinaire (sociologie, histoire, science politique et droit) repose sur la réunion d’équipes de trois centres de recherche (IRIS, CERMES3, SAGE). Il vise à analyser le travail de problématisation du conflit d’intérêts dans le secteur pharmaceutique, à comprendre sa constitution en problème public et à analyser la définition de dispositifs de gestion des conflits d’intérêts comme le résultat de mobilisations, de rapports de force et de compromis. Il s’agit également de saisir les effets (ou l’absence d’effets) de ces dynamiques sur les pratiques des principaux acteurs du secteur (médecins, industriels, experts, responsables des agences sanitaires, associations de malades, etc.)
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Responsabilité, production, usage et non usage des savoirs scientifiques : le DES, un modèle pour les perturbateurs endocriniens - PEPS CNRS
Responsable scientifique : Annie MARTIN (SAGE, CNRS-Université de Strasbourg)
(2016-2017)
Le programme de recherche "Responsabilité, production, usage et non usage des savoirs scientifiques : le DES, un modèle pour les perturbateurs endocriniens" (DESPE est un programme interdisciplinaire puisqu'il associe des biologistes de la reproduction, un épidémiologue, des historiens des sciences, des sociologues et une juriste. Il porte sur le modèle des perturbateurs endocriniens, le diethylstilbestrol (DES). Commercialisé en France de 1948 à 1977 cette molécule a porté atteinte aux facultés de reproduction d’une à deux générations et affecté leur système hormonal, alors même que les doses prescrites étaient plus faibles qu’aux Etats-Unis. Le contentieux français du DES atteste de mécanismes de production d’ignorance dont participent les limites de la toxicologie classique et les usages du droit et de la connaissance scientifique par les divers acteurs du procès. L’objectif de ce projet est, à partir des procès dont nombreux sont en cours, d’identifier les points aveugles du DES non étudiés en France en corrélant les discours juridique (responsabilité) et scientifique sur les faibles doses.