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Parutions

Marie CHABROL, Anaïs COLLET, Matthieu GIROUD, Lydie LAUNAY, Max ROUSSEAU, Hovig Ter MINASSIAN, Gentrifications, Paris, Editions Amsterdam, 2016, 360 p.

Hipsters, bobos, yuppies, gentrifieurs… Les termes ne manquent pas pour qualifier les nouvelles populations qui s’approprient les quartiers centraux anciens de certaines métropoles au détriment des habitants populaires. Mais cette profusion empêche de comprendre le phénomène : comment dépasser les oppositions binaires entre gentrifieurs et gentrifiés ? Quels sont les moteurs, les logiques et les enjeux de la gentrification ? Est-elle vraiment inéluctable ?

Ancrée dans des contextes précis – historiques et géographiques, économiques et politiques –, elle s’incarne dans des bâtiments, des commerces, des groupes sociaux, des pratiques et des esthétiques propres aux lieux dans lesquels elle se déroule. Pour cette raison, elle est irréductible à une mécanique simple et identique d’une ville à l’autre, d’un quartier à l’autre. À travers l’exploration de la diversité des formes, des lieux et des acteurs de la gentrification dans une dizaine de villes européennes (parmi lesquelles Paris, Montreuil, Lyon, Grenoble, Roubaix, Barcelone, Lisbonne, Sheffield) cet ouvrage se propose donc de définir l’« ADN » de la gentrification : un rapport social d’appropriation de l’espace urbain, mettant aux prises des acteurs et des groupes inégalement dotés.

 

 

Philippe JUHEM et Julie SEDEL (dirs.), Agir par la parole. Porte-paroles et asymétries de l’espace public, Presses universitaires de Rennes
2016.

Dans les espaces politiques civilisés de nos États parlementaires, les conflits politiques et les revendications ne prennent plus des formes violentes mais passent par l’usage de discours politiques contrôlés au sein d’un espace public institutionnalisé. Grève, mouvement social, opposition d’un groupe à une réforme du gouvernement, construction d’un problème public, demande d’une extension des prestations sociales : les occasions sont nombreuses au cours desquelles les différents protagonistes du jeu politique cherchent à convaincre les journalistes du bien-fondé de leur point de vue. Les interventions de groupes nouveaux – les représentants des « banlieues », ceux des victimes de l’explosion de AZF – s’entremêlent dans le récit journalistique de l’actualité avec les déclarations des porte-paroles d’organisations syndicales ou professionnelles plus institutionnalisés – CGT, MEDEF, Greenpeace, etc. – pour dessiner une arène publique dans laquelle l’action du gouvernement est discutée et réorientée continûment en fonction des rapports de force qui y sont construits.

 

Christian JEUNESSE, Pierre Le ROUX, Bruno BOULESTIN (dirs.), Mégalithismes vivants et passés : approches croisées, Oxford (England), Archaeopress Publishing Ltd, 294 p.

 

Les monuments mégalithiques de l’Europe néolithique ont longtemps été considérés comme des copies grossières des architectures monumentales des premières civilisations du Proche-Orient et de Méditerranée orientale. Lorsque la datation au carbone a remis en question ce modèle diffusionniste, les spécialistes ne pouvaient plus que se demander poourquoi et comment ces sociétés néolithiques, habituellement considérées comme petites « communautés villageoises », ont pu ériger de tels monuments. Dans le but de répondre à ces questions et de rechercher des explications dans le contexte social, politique ou religieux de sociétés vivantes ou subactuelles qui construisent de façon mégalithique, le cadre ethnologique a été choisi comme base de référence.

Ce volume collectif est composé des contributions de préhistoriens et d’ethnologues à deux tables rondes interdisciplinaires organisées à Strasbourg en mai 2014 et mai 2015. Leur objectif était, à l’aide d’études de cas et de travaux de synthèse, d'étudier comment les modèles issus de l’observation de sociétés mégalithiques « vivantes » ont été utilisés pour tenter d’éclairer le fonctionnement de sociétés néolithiques européennes, des problèmes épistémologiques mis à jour par cette transposition, et la pertinence des explications archéologiques basées sur l’ethnologie. L’ouvrage comporte trois parties. La première concerne des réflexions méthodologiques, la seconde s’intéresse à des mégalithismes « vivants » dans l’archipel indonésien, et la troisième à des mégalithismes récents en Ethiopie.

 

Valérie LOZAC'H, Des doctrines aux réformes ? La modernisation de l'État en Allemagne, Presses Universitaires de Rennes, 2016.

 Il faut réformer l'Etat : ce mot d'ordre rencontre un large écho en Allemagne, où l'unification coïncide avec la diffusion de discours modernisateurs portés par une coalition d'experts issus du champ académique, de fondations et d'agences de conseil. Ils puisent à la fois dans le New Public Management et la – "bonne" gouvernante, dont ils reprennent les slogans – efficience, performance, transparence, proximité – et s'approprient les outils – contractualisation, budgétisation, contrôle de gestion, etc. Les nouveaux Länder offrent à priori un terreau propice à l'expérimentation de ces préceptes, en raison des défaillances communément imputées à la bureaucratie postcommuniste. Peu de travaux s'intéressent néanmoins aux modalités concrètes de leur circulation, qui demeurent relativement obscures. Elles constituent l'objet de ce livre, qui s'appuie sur une enquête dans le Land de Saxe pour appréhender les différentes formes d'articulation entre la production des doctrines modernisatrices et la fabrique des réformes. Il montre que la modernisation de l'Etat relève d'une activité techno-bureaucratique, où les emprunts doctrinaux se résument à une sélection d'instruments gestionnaires, et répond à une logique d'économicisation, où la réduction des dépenses publiques tient lieu de programme de réforme. Le transfert d'Ouest en Est représente un autre trait saillant de la circulation des doctrines modernisatrices dans l'Allemagne unifiée. Elle repose en effet sur ore importation d'experts, de savoirs et de pratiques, qui caractérise plus généralement le processus de transformation dans les nouveaux Länder. Contrairement aux attentes des cercles réformateurs ouest-allemands, ceux-ci témoignent toutefois d'une faible réceptivité aux doctrines modernisatrices, à l'instar de l'ensemble de l'espace postcommuniste.

 

Dir. Gaëtan CLIQUENNOIS et Elisabeth LAMBERT ABDELGAWAD, Special Issue: "Fundamental Rights In Crisis", European Law Journal, Vol. 22, No. 1, 2016,

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