Édito
Cette quatrième lettre d’information de l’axe de recherche « Dynamiques territoriales, villes et mobilités » de l’UMR 7363 Sociétés, acteurs, gouvernement en Europe (SAGE) présente, comme il est d’usage chaque année désormais, un choix de publications et d’activités significatives, menées courant 2018 par des chercheurs de notre équipe.
L’année 2018 a été notamment marquée par le lancement du nouveau contrat quinquennal, reconnaissance de nos tutelles, le CNRS et l’Université de Strasbourg. Quatre thématiques appuient les recherches que nous conduisons et entendons développer encore :
1. Durabilité urbaine et processus territoriaux
2. Urbanisme, action publique et métropolisation
3. Ville, démocratie locale et citoyenneté
4. Mobilités et frontières de et dans la ville
En jonction avec cette nouvelle période 2018-2022 qui s’ouvre, l’année 2018 a vu l’aboutissement de plusieurs programmes et contrats de recherche structurants pour notre axe. Des colloques d’importance ont ainsi été tenus, en particulier sur les villes en décroissance, les 17-18 mai, au terme d’un programme ANR ; sur les réseaux de lutte contre le gaspillage, les 20-21 septembre, suite à une recherche financée par l’ADEME ; sur la durabilité des sociétés dans le Rhin supérieur, les 27-28 septembre, manifestation internationale dans le cadre du Cluster de recherche en durabilité ; ou encore sur les Humanités environnementales en France et en Allemagne, les 4-5 octobre, à l’issue d’un programme de formation-recherche du CIERA
Ce sont là quelques marques de la vigueur des projets conduits dans l’axe 6 de SAGE. Des prolongements se construisent et de nombreux programmes nouveaux, aussi bien régionaux, nationaux qu’internationaux, s’ouvrent également à présent. Cette Lettre vous permet de les appréhender.
En même temps, la rentrée universitaire 2018-2019 a connu la mise en place, attendue, de la nouvelle offre de formation 2018-2022. Celle-ci renforce encore la cohérence entre notre laboratoire et les formations de Master auxquelles il est adossé, à Strasbourg comme à Mulhouse. C’est notamment le cas du Master Économie sociale et solidaire. De plus, les interactions formation/recherche autour de notre axe du laboratoire SAGE et de l’Institut d’urbanisme et d’aménagement régional (IUAR) de la Faculté des Sciences sociales à Strasbourg bénéficient désormais du parcours complet de Master M1-M2 Ville, environnement et sociétés (VES). Les effectifs du nouveau M1 – 21 étudiants dès cette rentrée – attestent d’ores et déjà la pertinence de notre positionnement des études urbaines et d’environnement en sciences sociales.
Enfin, nous félicitons chaleureusement notre collègue Anaïs Collet, lauréate du prix Espoirs de l’Université de Strasbourg 2018 !
Bonne lecture et n’hésitez pas à nous contacter pour en savoir plus !
Philippe Hamman et Thierry Ramadier
Publications
Ouvrages, ouvrages collectifs et dossiers de revues
AUTHIER Jean-Yves, COLLET Anaïs, GIRAUD Colin, RIVIERE Jean, TISSOT Sylvie (dir.), Les Bobos n’existent pas, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 2018.
BELLANGER Emmanuel, COLLET Anaïs, DESAGE Fabien, GILBERT Pierre (dir.), Dossier « Rénovation urbaine. L’espace comme remède à la question sociale ? », Metropolitiques, 2018 : https://www.metropolitiques.eu/Renovation-urbaine-L-espace-comme-remede-a-la-question-sociale.html
BLANC Maurice, HAMMAN Philippe, HINTERMEYER Pascal (dir.), Dossier « Dépasser les frontières », Revue des sciences sociales, n° 60, 2018 : https://journals.openedition.org/revss/
DIASIO Nicoletta, HAMMAN Philippe, HINTERMEYER Pascal (dir.), François Steudler, sociologue de la santé, Strasbourg, Presses universitaires de Strasbourg, coll. Parcours de chercheurs, 2018, 440 pages : http://pus.unistra.fr/fr/livre/?GCOI=28682100085440
FOUSSENI Raoul, Les inégalités écologiques à l’aune du choléra : les villes africaines à la lumière de Cotonou, Paris, L’Harmattan, 2018, coll. Études africaines.
MATEMNAGO TONLÉ Véronique, Conflits, coutume et deuil en Afrique subsaharienne. Négociations, transactions sociales et compromis parmi les Bamiléké de l’Ouest Cameroun, Paris, L’Harmattan, 2018, coll. Logiques sociales.
STOSSEL-RITZ Josiane, BLANC Maurice, AMARAOUCHE Ahcène (dir.), Penser les innovations sociales dans le développement durable. De la guerre à la paix, Paris, L’Harmattan, 2018, coll. Sociologies et Environnement.
Articles de revues avec comité de lecture
ARANGO Luisa, « Montes, tierras libres et baldíos : (re)définir les terres appropriables dans les périphéries de Carthagène (Colombie) après la constitution de 1991 », Autrepart, 84, 2018.
BLANC Maurice, HAMMAN Philippe, HINTERMEYER Pascal, « Dépasser les frontières », Revue des sciences sociales, n° 60, 2018, en ligne : https://journals.openedition.org/revss/.
BODIN Cyrille, CHAVOT Philippe, MASSERAN Anne, SERRANO Yeny, HEIMLICH Christine, ZOUNGRANA Jean et al., « Les formes d’appropriation de la transition énergétique par le récit territorial : le cas de la géothermie profonde dans la métropole de Strasbourg », Les Enjeux de l’information et de la communication, GRESEC, 2018, Supplément 2018 A (n°19/3A), p. 69-80, en ligne : https://lesenjeux.univ-grenoble-alpes.fr/2018-supplementA/05/
CHAVOT Philippe, HEIMLICH Christine, MASSERAN Anne, SERRANO Yeny, ZOUNGRANA Jean et al., « Social shaping of deep geothermal projects in Alsace : politics, stakeholder attitudes and local democracy », Geothermal Energy, 2018, 6 (26), online : https://geothermal-energy-journal.springeropen.com/
CHEN Jianyu, GERGBER Philippe, RAMADIER Thierry, « Dynamique socio-spatiale des actifs lorrains au regard de la métropolisation transfrontalière luxembourgeoise », Espace, Population, Sociétés, n° 3, 2017 (paru en 2018), en ligne : http://journals.openedition.org/eps/7237
DIAS Pierre, RAMADIER Thierry, « Relations sociales et cartographie cognitive. Les points de référence comme noyau central des représentations spatiales », Cahiers internationaux de psychologie sociale, 116 (4), 2017 (paru en 2018), p. 319-349.
DIAS Pierre, RAMADIER Thierry, « Representational Structures as Stances: Examining Relationships to the City Under the Lens of Socio-Spatial Representations », International Review of Social Psychology, 31 (1): 24, 2018, p. 1-13. DOI: https://doi.org/10.5334/irsp.45
DIAS Pierre, RAMADIER Thierry, « L’espace géographique comme champ représentationnel : le cas des représentations socio-spatiales de Strasbourg », Regards Sociologiques, n° 47-48, 2018, p. 199-216.
HAMMAN Philippe, « Local Governance of Energy Transition: Sustainability, Transactions and Social Ties. A Case Study in North East France », International Journal of Sustainable Development and World Ecology, vol. 25, 2018, en ligne : https://doi.org/10.1080/13504509.2018.1471012
Lien en open access : https://www.tandfonline.com/eprint/ZHZUstEdeyhFgzue9UnP/full
HAMMAN Philippe, « Habiter la “ville durable” en logement social ? Une analyse sociologique de la transition énergétique à l’échelle locale », Pollution atmosphérique. Climat, santé, société, n° 237-238, 2018, en ligne : http://lodel.irevues.inist.fr/pollution-atmospherique/index.php?id=6536.
HAMMAN Philippe, Sabine Ruß-Sattar, « Les répertoires d’action transfrontaliers des communes françaises et des communes allemandes : une mise en parallèle, de 1950 à nos jours », Revue des sciences sociales, n° 60, 2018, en ligne : https://journals.openedition.org/revss/.
MANGOLD Marie, « Sobriété énergétique et arbitrages au sein de ménages construisant une maison "performante" », Revue Théma, Commissariat général au développement durable, n° 3, « Modes de vie et pratiques environnementales des Français », 2018. En ligne
Chapitres d’ouvrages
AUTHIER Jean-Yves, COLLET Anaïs, « Y’a des bobos dans mon quartier. Les gentrifieurs et la catégorie “bobo” », in : AUTHIER Jean-Yves et al. (dir.), Les Bobos n’existent pas, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 2018.
CHAVOT Philippe, MASSERAN Anne, BODIN Cyrille, SERRANO Yeny, ZOUNGRANA Jean, « Geothermal energy in France. A resource fairly accepted for heating but controversial for high-energy power plants », in: MANZELLA Adele, ALLANSDOTTIR Agnes, PELLIZZONE Anna (eds.), Geothermal Energy and Society, Dordrecht, Springer, 2018, p. 105-122.
COLLET Anaïs, RIVIERE Jean, « Les “bobos” dans la presse française. Retour sur la politisation d’une catégorie », in : AUTHIER Jean-Yves et al. (dir.), Les Bobos n’existent pas, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 2018.
DIASIO Nicoletta, HAMMAN Philippe, HINTERMEYER Pascal, « François Steudler, sociologue de la santé », chapitre introductif à : DIASIO Nicoletta, HAMMAN Philippe, HINTERMEYER Pascal (dir.), François Steudler, sociologue de la santé, Strasbourg, Presses universitaires de Strasbourg, coll. Parcours de chercheurs, 2018, p. 7-27.
DJAMENT Géraldine, « Chapitre 2 – Contrepoint : l’affrontement des modèles de capitale dans la construction nationale italienne », in : GELÉZEAU Valérie (dir.), Villes capitales du monde coréen, Paris, Institut d’études coréennes (IEC) du Collège de France, 2018, p. 73-98.
HAMMAN Philippe, « Dynamiques et pratiques du deuil en Afrique subsaharienne au prisme des transactions sociales : quelques leçons d’une recherche chez les Bamiléké de l’Ouest Cameroun », préface à : MATEMNAGO TONLÉ Véronique, Conflits, coutume et deuil en Afrique subsaharienne. Négociations, transactions sociales et compromis parmi les Bamiléké de l’Ouest Cameroun, Paris, L’Harmattan, 2018, coll. Logiques sociales, p. 9-16 (ouvrage issu de la recomposition de la thèse en sociologie et ethnologie que j’ai dirigée).
HAMMAN Philippe, « Le tramway en France, des déplacements au projet de ville : dynamiques transactionnelles », in : GARDON Sébastien (dir.), Quarante ans de tramways en France, Paris, Rail et histoire / Lyon, Édition Libel, 2018, p. 213-226.
HAMMAN Philippe, PIERMAY Jean-Luc, « Préface » in FOUSSÉNI Raoul, Les inégalités écologiques à l’aune du choléra : les villes africaines à la lumière de Cotonou, Paris, L’Harmattan, 2018, coll. Études africaines, p. 11-14.
Rapports de recherche
BURGY Gwenhaël, DUBOIS Vincent, RAMADIER Thierry, Accès aux services publics et rapport aux institutions des habitants des quartiers populaires, Rapport intermédiaire de recherche avec l’Eurométropole de Strasbourg, novembre 2018.
LEBROU Vincent, RAMADIER Thierry, SOULET Benjamin, L’héritage familial du rapport à l’espace résidentiel et la décohabitation des jeunes adultes des quartiers prioritaires des politiques de la ville. Le cas de Hautepierre, Rapport intermédiaire de recherche avec l’Eurométropole de Strasbourg, novembre 2018.
Programmes de recherche en cours
DEUX NOUVEAUX PROGRAMMES INTERREG 2019-2021 :
Regionale Lösungen für Erneuerbare-Energie-Systeme in der Trinationalen Metropolregion Oberrhein (TMO) – RES_TMO / Solutions régionales pour des systèmes d’énergie renouvelable dans la Région Métropolitaine Trinationale du Rhin Supérieur (RMT) (2019-2021).
Porteur à SAGE : Philippe Hamman
Financé dans le cadre d’Interreg, ce projet pluridisciplinaire sciences/SHS associe les Universités de Freiburg (porteur), Strasbourg, Bâle, Karlsruhe et Mulhouse. SAGE y pilote les actions de sociologie et de droit, à travers une équipe composée de Sophie Gambardella, Philippe Hamman, Élisabeth Lambert-Abdelgawad, Céline Monicolle, Maurice Wintz et Patricia Zander. Deux post-docs vont également être recrutés spécifiquement sur le projet.
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NAchhaltige VErringerung des Biozideintrags in das Grundwasser am Oberrhein » (NAVEBGO) / Réduction de l’apport de biocides dans les eaux souterraines du Rhin supérieur (2019-2021).
Porteur à SAGE : Maurice Wintz
Financé dans le cadre d’Interreg, ce projet interdisciplinaire (hydrologie, sédimentologie, biogéochimie, physique, sociologie) associe les Universités de Freiburg (porteur), Strasbourg et Landau. SAGE y assume l’action de sciences sociales (sociologie/anthropologie) à travers une équipe composée de Luisa Arango, Philippe Hamman, Céline Monicolle et Maurice Wintz. Un post-doc va également être recruté spécifiquement sur le projet.
ET BIEN D’AUTRES :
Cluster de recherche en durabilité du Rhin Supérieur /Upper Rhine cluster in sustainability research.(2016-…)
Porteur : Philippe Hamman, responsable de l’axe « Gouvernance » et représentant de l’Université de Strasbourg au sein du Board international du réseau
Ce projet structurant associe depuis 2016 l’ensemble des établissements universitaires et de recherche de l’espace du Rhin supérieur : Universités de Bâle, de Freiburg im Breisgau, de Karlsruhe, de Landau, de Strasbourg et de Haute-Alsace, ainsi que le CNRS, l’ENSA de Strasbourg, et l’ENGEES, autour de 5 axes structurants, dont le premier, interrogeant la gouvernance régionale et urbaine de la durabilité, est notamment impulsé par plusieurs chercheurs de SAGE.
Pour en savoir plus : https://www.sustainability-upperrhine.info/home/
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Pouvoirs et altérité dans la déclaration des zones humides d'intérêt international en Afrique : construction, légitimation et confrontation des savoirs sur la nature (SavNat-Afrique) (2017-2019)
Porteuse : Luisa Arango
Partenaires : ONCFS, CEDEJ (centre d'études et de documentation économiques, juridiques et sociales) Antenne Khartoum. MAEDI/USR 3123 CNRS
Dans le cadre du processus de déclaration d'une zone humide d'intérêt international et pour les oiseaux migrateurs au Soudan sous les conventions internationales RAMSAR et AEWA, ce projet s'intéresse à la production de savoirs sur les oiseaux. À partir d'une ethnographie multi située le projet se propose d'étudier les dispositifs pédagogiques développés dans le cadre de ces programmes internationaux (conception, traduction, validation, transmission, appropriation); d'analyser différentes situations d’échange, voire de controverse, autour de la légitimité des savoirs sur les oiseaux et les zones humides et d'interpréter les représentations graphiques ainsi que les discours concernant les espaces protégés et les différents acteurs impliqués dans le processus de conservation.
Pour en savoir plus : https://sage.unistra.fr/programmes-contrats-de-recherche/projets-dexcellence/idex/sav-nat-afrique/
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Accès aux services publics et rapport aux institutions des habitants des quartiers prioritaires de la politique de la ville dans l’Eurométropole de Strasbourg (2016-2019)
Porteur : Vincent Dubois
Participent pour l’axe 6 de SAGE : Gwenhaël Burgy, Anaïs Collet et Thierry Ramadier
Partenaire financeur : Eurométropole de Strasbourg
L’inégale répartition géographique des services publics sur le territoire urbain redouble les difficultés sociales et culturelles d’accès à ces services des habitants des quartiers défavorisés, alors même que les populations qui y résident en ont tout particulièrement besoin. Or, au-delà de leur aspect fonctionnel, les relations directes entre la population et les administrations de proximité (CAF, Poste, Police, services municipaux, etc.), constituent les situations concrètes dans lesquelles se forme et s’exprime de manière plus générale le rapport des individus aux institutions publiques, dans sa dimension sociale et politique au sens large du terme. Cette problématique est abordée dans le cas des quartiers populaires de l’agglomération strasbourgeoise désignés comme « quartiers prioritaires de la politique de la ville » (QPV). Elle s’appuie pour ce faire sur les (rares) recherches qui articulent sociologie de l’administration et sociologie urbaine, sur nos travaux antérieurs qui montrent les enjeux socio-politiques de la relation de service administrative considérée comme rapport pratique à l’institution, enfin sur les études qui ont montré les enjeux socio-spatiaux de ces relations aux services publics, notamment par une analyse du rapport à l’espace urbain en acte comme en représentation.
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Trajectoires résidentielles familiales et rapport à la décohabitation des jeunes adultes des quartiers prioritaires de l’Eurométropole (2017-2020)
Porteur : Thierry Ramadier
Partenaire financeur : Eurométropole de Strasbourg
Le premier objectif de cette recherche consiste à analyser la décohabitation des jeunes adultes issus des quartiers prioritaires de la ville. L’approche est indissociablement sociologique, géographique et psychologie. On cherche à comprendre comment (1) la trajectoire résidentielle des parents, (2) le rapport qu’ils entretiennent avec cette mobilité résidentielle et (3) la relation de cette trajectoire géographique avec celle de l’enfant majeur (cette dernière est-elle plus stable ou au contraire chargé d’épisodes géographiques plus nombreux, ou encore comparable à celle des parents ?) participent au processus de décohabitation. Faire le lien avec les trajectoires parentales permet également de saisir comment se construit le soutien parental au sens large (manière d’envisager la décohabitation, rapport au logement et au quartier de résidence, rapport à la famille et déménagement, etc.), de sorte à saisir les attitudes et les dispositions vis-à-vis de la mobilité résidentielle des jeunes adultes issus des classes populaires. Le second objectif consiste à observer les différences entre les hommes et les femmes en matière de décohabitation, que ce soit en termes de pratiques effectives de décohabitation ou sur la manière dont ceux ou celles qui ne se sont pas encore engagés dans ce processus l’envisagent. Cette observation des différences entre hommes et femmes reposent sur l’hypothèse qu’au moment de la décohabitation les rapports de domination masculine peuvent se raviver et contribuer à différencier les processus de décohabitation selon leur plus ou moins forte présence. Si certains travaux ont déjà montré que chez les non-diplômés, les décohabitations féminines sont plus précoces que celles des hommes, qu’en est-il des milieux populaires ou des variations en termes de niveau de scolarisation restent perceptibles ?
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Circulations et renouvellement des savoirs sur la nature et l’environnement en France et en Allemagne : questionner les Humanités environnementales (Programme de formation-recherche 2016-2018 du CIERA)
Porteur : Philippe Hamman ; coporteuse : Aurélie Choné
Ce projet développe une réflexion comparée sur la construction et la diffusion des savoirs sur la nature et l’environnement, en France et en Allemagne, afin d’interroger l’émergence et le succès du champ d’études des Humanités environnementales. À travers une mise en regard épistémologique et pluridisciplinaire – associant les Lettres et les Sciences humaines et sociales –, il s’agit de se demander pourquoi l’on vient à parler d’Humanités environnementales, dans quels contextes, à propos de quels objets et quels modes d’analyse, et ce alors même que l’énoncé n’est pas complètement stabilisé : questionner la construction de ce champ dans les contextes nationaux français et allemand est riche de sens, d’autant que l’on sait les deux « traditions nationales » des rapports à la nature souvent présentées comme clivées (schématiquement, la filiation des Lumières en France, celle du Romantisme en Allemagne), alors que les processus historiques ont été plus complexes. Tout en intégrant cette épaisseur historique, une vision dynamique s’attachant aux évolutions actuelles, tant sur le plan de l’histoire des idées et des cultural studies que sur celui de fondements empiriques et critiques en sciences sociales, permet de relire des schémas trop binaires, lorsque l’on néglige les emprunts croisés, ou que l’on ne rend pas raison des circulations avec la sphère anglo-saxonne, à la fois en France et en Allemagne – ce qui constitue plusieurs niveaux de comparaison, qui retiennent notre attention.
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Synergies and potentials of an integrated renewable energy supply and storage system in the Upper Rhine Region. An interdisciplinary perspective (SIRES-URR, 2018-2019)
Porteur à SAGE : Philippe Hamman
Ce projet d’amorçage trinational est ciblé autour des enjeux du développement des énergies renouvelables dans le Rhin supérieur, avec un regard très interdisciplinaire, associant aussi bien les sciences et techniques que les sciences sociales. SAGE y pilote les volets de sociologie et de droit. Soutenu par EUCOR-Le Campus Européen dans le cadre de l’appel Seed Money 2017, le projet associe les Universités de Freiburg (coordination), Strasbourg, Bâle, Karlsruhe et Mulhouse.
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Mon quartier, mes voisins (2018-2019)
Correspondante à SAGE : Anaïs Collet
À travers Anaïs Collet, SAGE participe à une recherche sur le voisinage co-dirigée par Jean-Yves Authier (Centre Max Weber, Université Lyon 2) et Joanie Cayouette-Remblière (INED). Intitulée Mon quartier, mes voisins, l’enquête s’intéresse aux relations que les habitants entretiennent entre eux (ou non), dans différents types de quartier, et interroge notamment le mot d’ordre de la mixité sociale résidentielle. Le même protocole d’enquête est réalisé dans sept types de quartier en régions parisienne et lyonnaise (trois en ville-centre, deux en périphérie et deux dans le périurbain), soit au total dans 14 quartiers. La phase quantitative de l’enquête s’est déroulée courant 2018. La post-enquête qualitative est en préparation et se déroulera en 2019.
L’enquête est financée par le CGET (Commissariat général à l’égalité des territoires), l’USH (Union sociale pour l’habitat) et ses bailleurs sociaux, la Caisse des Dépôts et Consignations et la Métropole de Lyon.
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Citizen Science for Smart Cities (2019)
Correspondant à SAGE : Philippe Hamman
SAGE est associé au projet porté par l’European Institute for Energy Research (EIFER, KIT Karlsruhe), financé par le BMBF allemand (Bundesministerium für Bildung und Forschung) dans le cadre de l’appel à projets “International Cooperation in Education and Research – The Central, Eastern and South Eastern European Region”.
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Capacité d’Agir des Publics dans les Controverses (CAP-CONTROVERSES) (2018-2020)
Correspondant à SAGE : Philippe Hamman
SAGE est associé au projet porté par le Centre de recherche sur les médiations de l’Université de Lorraine dans le cadre du CPER Lorraine 2015-2020 (coordinateurs : François Allard-Huver et Marieke Stein), axe Risques et citoyenneté, concernant les ressources et la transition énergétique, appréhendées dans leur relation aux territoires, en lien avec la question de la participation : modalités, dispositifs, limites & enjeux.
Soutenances de thèse et d'HDR
Patricia ZANDER, MCF hors classe en géographie et aménagement à l’Université de Strasbourg, HDR en urbanisme et aménagement de l’espace, sur le thème : « Territorialisation métropolitaine en Europe et paradoxes. Les exemples de Strasbourg et du Rhin Supérieur », encadrée par Philippe Hamman, soutenue le 12 avril 2018 à l’Université de Strasbourg.
Résumé – Quels territoires métropolitains, dans lesquels nous sommes immergés, se forgent-ils sous nos yeux ? La métropole est un espace mal défini, contradictoire, sans limite mais où se reconnaissent toujours plus de frontières, où se construisent une part croissante d’individus et, avec eux, des collectifs qui font société. Le territoire, suivant Joël Bonnemaison, est un invariant social, un espace organisé par des « lieux-moles » : ils relient une population partageant un même sentiment d’appartenance et sont investis politiquement. En ce 21e siècle où se conjuguent ancrage dans ces métropoles, mobilité et migrations accrues, quels outils de recherche mobiliser pour produire quelles connaissances ? La démarche choisie est la complexité, principalement élaborée grâce aux apports d’Yves Barel (mais privilégiant également Elisée Reclus, Edgar Morin et Henri Lefebvre). Les mutations de Strasbourg et d’une région trinationale, le Rhin Supérieur, sont examinées à l’aune du paradoxe centre-périphérie et celui de « l’auto ». La place du chercheur dans la société et sa démarche sont au cœur de ce retour sur des terrains, qui ont mêlé recherches académiques classiques et co-construction de connaissances territoriales (avec des élus, des habitants et des experts) dans le cadre d’un projet européen Interreg.
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Nadine ROUDIL, professeure titulaire en Sciences humaines et sociales à l’École d’Architecture de Lyon, HDR en sociologie, sur le thème : « De la ville sûre à la ville sobre : normalisation des conduites habitantes et fabrique de la ville », encadrée par Philippe Hamman, soutenue le 22 mai 2018 à l’Université de Strasbourg.
Résumé – Ce dossier d’HDR considère la normalisation des conduites associée au processus de production-conception-réception de la ville contemporaine en France dans deux contextes : celui de la politique de la ville et de l’action publique de l’énergie domestique. Il a cherché à questionner ce qui fonde la relation à l’institution à partir d’une réflexion sur la place prise par la qualité de déviant lorsque populations urbaines et acteurs institutionnels sont mis en contact, à la faveur de contextes où s’expérimente une action publique d’exception. À l’articulation du dehors et du dedans, du légitime et de l’illégitime, la ville qui se conçoit alors allie des méthodes d’aménagement, de rénovation, de conception urbaine et une action normative assurant la promotion des principes de civilité.
En prenant comme point de départ cette « mise en ordre » de la ville et des relations entre citadins, l’hypothèse centrale des travaux menés postule que la construction en problème de certaines pratiques sociales – en l’occurrence celles liées à la culture de rue ou à l’utilisation de l’énergie – transforme leur résolution en enjeux de société autorisant la normalisation des conduites ou de comportements désignés comme défaillants. Le dispositif empirique des recherches qui fondent cette démarche d’HDR a mobilisé une diversité de sites situés aussi bien en milieu urbain, périurbain que rural. La fabrique d’une « ville sûre » a ainsi été considérée à partir d’un terrain marseillais, et celle de la « ville sobre » a été questionnée à partir d’enquêtes réalisées en Île-de-France, Pays de la Loire et Rhône-Alpes.
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Mohamed ACHIR, « Finance solidaire, émergence d’institutions de micro-finance : Cas de la Kabylie », thèse en cotutelle avec l’Université de Béjaïa (Algérie), soutenue le 9 décembre 2018.
Cette thèse essaie de comprendre et d’analyser les pratiques de finance solidaire informelle en Kabylie, en l’occurrence le rôle des caisses villageoises et la gestion des biens collectifs. Elle analyse le système de solidarité villageoise et les réseaux informels autour desquels se mobilisent et se structurent les financements comme les réseaux des émigrés établis à l’étranger et organisés en associations communautaires. C’est à partir de ce contexte socioéconomique des communautés villageoises de la Kabylie, caractérisé par l’encastrement des pratiques de financement solidaire dans les valeurs socioculturelles et l’auto-organisation des villages, qu’est dépliée la problématique. Celle-ci s’articule sur leur logique de leur fonctionnement et l’intérêt de l’institutionnalisation des caisses villageoises en organisations de l’économie sociale et solidaire en général et de finance solidaire en particulier, à l’instar des banques communautaires et coopératives inter-villageoises à l’échelle de la Wilaya. Autrement dit, est questionnée la professionnalisation et l’institutionnalisation des caisses villageoises comme facteur susceptible de renforcer leur pérennisation et leur efficacité dans le financement et la gestion des biens collectifs des villages kabyles.
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Hassina IIMERZOUKENE-DRIAD, « La ville de Freiburg (Allemagne) face au développement urbain durable : quelle place pour les mobilités des habitants des quartiers Vauban et Rieselfeld ? », thèse en urbanisme et aménagement de l’espace sous la direction de Philippe Hamman, co-tutelle internationale avec le Prof. Dr. Tim Freytag, Lehrstuhl für Humangeographie, Universität Freiburg, soutenue le 30 novembre 2018 à l’Université de Strasbourg.
Cette thèse propose une analyse croisée des politiques d’aménagement et de transport au sein de la ville de Freiburg im Breisgau (Allemagne). L’objectif est d’interroger l’évolution des pratiques de la fabrique urbaine et de saisir les multiples transformations des systèmes de mobilité au prisme du développement durable. Pour ce faire, la recherche se fonde sur un double dispositif d’enquête quantitatif et qualitatif conduit depuis 2012 au sein de la ville de Freiburg, et s’efforce de suivre les processus sur la moyenne durée afin de mieux éclairer les dynamiques d’actualité, tant du point de vue des conflictualités en jeu que des compromis pratiques. D’une part, l’examen des modalités de mise en œuvre des politiques de durabilité urbaine souligne l’existence d’espaces de négociations permanents entre acteurs concurrents, institués et instituants. D’autre part, l’analyse affinée du système de transport et de la mobilité quotidienne des habitants des « quartiers durables » de Vauban et Rieselfeld, usuellement considérés comme des « modèles » en la matière, interroge au concret la portée d’une politique locale intégrée de développement urbain et de déplacements, en particulier quant à la place de l’automobile et ses alternatives.
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Marie MANGOLD, « Pour une sociologie de la “maison durable” : entre production d’une offre techno-centrée et vécu des habitants. Projets et acteurs dans les espaces périurbains en Alsace », thèse en sociologie sous la direction de Philippe Hamman, soutenue le 3 décembre 2018 à l’Université de Strasbourg.
En plein essor depuis quelques années, les références au « logement durable » et la constitution d’une offre s’inscrivant dans ses objectifs invitent à analyser les interactions entre le domaine du logement et celui de l’environnement, dans leurs rapports au phénomène urbain et ses évolutions. Cette thèse de sociologie, ouverte à la pluridisciplinarité en sciences sociales (urbanisme et aménagement, ethnologie), retient empiriquement comme cas d’étude la construction de maisons individuelles dans le Grand Est, en Alsace, qui intègrent une réflexion sur la performance énergétique et l’usage de matériaux dits écologiques, en se centrant en particulier sur les espaces périurbains.
L’ambition conjointe de cette recherche est double. D’une part, on se propose d’analyser les modalités de production d’une offre de « maison durable » techno-centrée et adaptée à la focale énergétique des politiques environnementales, à partir d’une enquête auprès de maîtres d’œuvre et constructeurs régionaux, en regard des évolutions des cadres juridiques et des marchés immobiliers nationaux. D’autre part, il s’agit de mettre en lumière, par une ethnographie de terrain et la caractérisation des trajectoires des ménages étudiés, le vécu des habitants, leurs appropriations de la « maison durable » et leurs modes de vie. De façon transversale, la thèse nourrit ainsi une réflexion sur l’injonction à la sobriété énergétique et à la responsabilisation individuelle en questionnant le modèle de « maison durable » et ses effets sur les inégalités socio-spatiales.
Membres
- Luisa Arango (MCF)
- Vincent Beal (MCF)
- Maurice Blanc (PR émérite)
- Anaïs Collet (MCF)
- Géraldine Djament (MCF HDR)
- Bénédicte Gérard (MCF)
- Isabelle Hajek (MCF)
- Philippe Hamman (PR)
- Alexandre Kostka (PR)
- Fabien Paulus (MCF)
- Jean-Luc Piermay (PR émérite)
- Thierry Ramadier (DR CNRS)
- Josiane Stoessel (PR)
- Maurice Wintz (MCF)
- Patricia Zander (MCF HDR)
- Jean Zoungrana (PAST)
Cette liste n’inclut pas tous les collègues de SAGE et d’autres unités de recherche qui contribuent significativement à l’activité scientifique de cet axe de recherche.