Si vous ne voyez pas ce message, visualisez-le sur votre navigateur

Édito

Cette seconde lettre d’information de l’axe de recherche « Dynamiques territoriales, villes et mobilités » de l’UMR 7363 SAGE présente de manière synthétique les activités menées au cours de l’année 2016 qui s’achève.

Tout d’abord, soulignons que la dimension pluridisciplinaire de notre axe de recherche s’est encore renforcée. En effet, nous avons eu le plaisir d’accueillir Luisa Arango, maître de conférences nouvellement recrutée au 1er septembre 2016 à l’Institut d’ethnologie de l’Université de Strasbourg, dont la recherche doctorale a porté sur une comparaison de la gestion de l’eau en contexte urbain (Soudan-Colombie) et qui investit également les enjeux liés au changement climatique.

Plusieurs programmes de recherche importants ont par ailleurs connu leur aboutissement cette année. C’est le cas d’une étude sur le mode de garde des jeunes enfants (Anaïs Collet) qui est partie de l’hypothèse selon laquelle la naissance des enfants est un moment-clef dans la genèse des inégalités hommes-femmes, et a permis d’analyser la manière dont se construisent les rapports de genre au moment de l’apprentissage des rôles parentaux et le rôle de l’organisation pratique des modes de garde dans ce processus.

Pour sa part, le projet « La nature à la lettre  »  (Isabelle Hajek et Philippe Hamman) a proposé, de façon inédite, un état des savoirs des Lettres et Sciences humaines et sociales sur la nature, en rassemblant les travaux de spécialistes (civilisation, ethnologie, géographie, histoire, littérature, philosophie, psychologie, sociologie, science politique, urbanisme…), afin de montrer comment l’idée de nature, dans les défis qu’elle adresse aux sociétés contemporaines, reconfigure les cadres de pensée, les disciplines et leurs objets pour produire de nouveaux champs de questionnements et de pratiques que sont les Humanités environnementales – débouchant sur la publication d’un Guide éponyme.

Enfin, une étude commandée par le Parc naturel régional des Vosges du Nord a enquêté les représentations du lynx (Guillaume Christen et Maurice Wintz) auprès des chasseurs et de la diversité des acteurs susceptibles d'apporter un éclairage pertinent, y compris dans le cadre transfrontalier de la Réserve de biosphère Vosges du Nord-Pfälzerwald, reconnue depuis 1998 par l’UNESCO.

Quant à l’année à venir, elle s’annonce déjà prometteuse, notamment par le lancement de réseaux qui permettront de renforcer la visibilité et l’ancrage national et international de la recherche pratiquée dans l’axe. C’est notamment le cas du réseau du Rhin supérieur sur la durabilité de nos sociétés, reconnu comme projet structurant par l’ensemble des Universités et établissements de recherche de cet espace trinational (Philippe Hamman), ou encore « Cartotêtes », un réseau qui a pour ambition de faire converger les chercheurs sur la cartographie mentale qui mettent les rapports et les enjeux sociaux au centre de leurs analyses.

Enfin, les enseignements universitaires en sciences sociales qui sont directement adossés à la recherche de l’axe vont également évoluer pour gagner plus d’ampleur et de lisibilité sur le site de Strasbourg, à travers une filière complète, de niveau licence et master, renforcée à la rentrée universitaire 2018. Outre les options « Sociétés urbaines et environnement » en licence de sociologie (deuxième et troisième année), les membres de l’axe portent et/ou interviennent de façon significative dans le DEUST « Médiations citoyennes », la Licence professionnelle « Chargé de mission Ville et développement durable » (qui s’inscrira désormais dans la mention Développement de projets de territoires), ainsi que le Master « Ville, environnement et sociétés » qui prendra place sur deux années complètes, M1 et M2, dès 2018 (inscrit dans la mention sociologie, et renforçant ainsi la formation actuelle existant au niveau M2). Ces formations spécialisées sont en même temps fortement tournées vers une diversité de partenariats professionnalisants à l’extérieur du champ académique, et nos étudiants sont nombreux à chercher des stages dans des collectivités, établissements de service, associations, bureaux d’études, etc. Les compétences dans le champ des études urbaines et d’environnement à Strasbourg et dans le Grand Est seront ainsi d’autant plus assises et ouvertes vers les enjeux majeurs de nos sociétés, dans le cadre de l’Institut d’urbanisme et d’aménagement régional, qui vient de fêter en 2016 ses 40 années d’existence au sein de la Faculté des Sciences sociales de l’Unistra.

Publications

Ouvrages collectifs

CHABROL Marie, COLLET Anaïs, GIROUD Matthieu, LAUNAY Lydie, RUSSEAU Max, TER Minassian Hovig, Gentrifications, Paris, Éditions Amsterdam, 2016, 360 p.

CHONÉ Aurélie, HAJEK Isabelle, HAMMAN Philippe (dir.), Guide des Humanités environnementales, Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, coll. « Environnement et société », 2016, 630 p.

HOFFMANN-SCHICKEL Karen, NAVET Éric (dir.), Résistances culturelles et revendications territoriales des Peuples autochtones, Paris, Connaissances et savoirs, 2016, 385 p.

KOSTKA Alexandre, DROST Julia (dir.), Harry Graf Kessler: Portrait eines europäischen Kulturvermittlers, München, Deutscher Kunstverlag, 2016, 280 p.

PETROPOULOU Chryssanthi, RAMADIER Thierry (dir.), Géographies Urbaines. Paysages et itinéraires quotidiens, Athènes, Kapon, 2016, 256 p.

Articles de revues avec comité de lecture

BEAL Vincent, FOL Sylvie, ROUSSEAU Max, « De quoi le «smart shrinkage» est-il le nom ? Les ambigüités des politiques de décroissance planifiée dans les villes américaines », Géographie, économie et société, vol. 18, n° 2, 2016, pp. 211-234.

BEAL Vincent, CAUCHI-DUVAL Nicolas, ROUSSEAU Max, « La décroissance urbaine en France : des villes sans politique »Espace, populations et sociétés, vol. 1, 2016.

BLANC Maurice, « La spatialité du social (éditorial) », SociologieS [en ligne], Dossiers, Espaces et transactions sociales, 2016.

CHRISTEN Guillaume, HAMMAN Philippe, « Associer les habitants à la transition écologique : Quelle dimension participative des projets d’énergies renouvelables en Alsace ? », Cahiers de recherche sociologique, no 58, 2016, pp. 119-137.

DIAS Pierre, RAMADIER Thierry, « L’espace géographique comme champ représentationnel : le cas des représentations socio-spatiales de Strasbourg », Regards Sociologiques, n°47/48, 2016, pp. 125-135.

HAMMAN Philippe, « Die Aneignungsungleichheiten in Hinsicht auf die regionale Energieerzeugung im Zeitalter der ökologischen Wende. Soziologische Analyse eines kooperativen Instrumentes im Bereich ‚Bürgerwindkraft‘ im Elsass », Revue d’Allemagne et des Pays de langue allemande, vol. 48, no 1, 2016, pp. 143-164.

HAMMAN Philippe, « Durabilité et lien social : transition et transaction dans l’expérimentation », SociologieS, 2016.

HAMMAN Philippe, ANQUETIN Virginie, MONICOLLE Céline, « Contemporary Meanings of the ‘Sustainable City’. A Comparative Review of the French and English-Language Literature », Sustainable Development, vol. 24, 2016. DOI: 10.1002/sd.1660.

LÉVY Jean-Pierre, HAJEK Isabelle, « La nature urbaine, une utopie paradoxale », Futuribles, 2016, n° 414, pp. 61-72.

Chapitres d’ouvrages

BÉAL Vincent, « La modernisation écologique. Quelle théorie pour quel changement social ? », in CHONÉ Aurélie, HAJEK Isabelle, HAMMAN Philippe (dir.), Guide des humanités environnementales, Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, coll. « Environnement et société », 2016, pp. 223-234.

BLANC Maurice, « Préface », in DESPONDS Didier, AUCLAIR Élizabeth (dir.), La ville conflictuelle. Oppositions – Tensions – Négociations, Paris, Le Manuscrit, 2016, p. 21-48.

CHONÉ Aurélie, HAJEK Isabelle, HAMMAN Philippe, « Introduction : Repenser la nature », in CHONÉ Aurélie, HAJEK Isabelle, HAMMAN Philippe (dir.), Guide des Humanités environnementales, Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, coll. « Environnement et société », 2016, pp. 11-28.

CHRISTEN Guillaume, « La transition énergétique : quels savoirs sur la nature ? », in CHONÉ Aurélie, HAJEK Isabelle, HAMMAN Philippe (dir.), Guide des Humanités environnementales, Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, coll. « Environnement et société », 2016, pp. 583-592.

CHRISTEN Guillaume, HAMMAN Philippe, « L’inscription territoriale de l’éolien citoyen. Réception et appropriations d’un dispositif d’actionnariat populaire dans un territoire rural en Alsace (France) », in FORTIN Marie-José, FOURNIS Yann, L’ITALIEN François (dir.), La transition énergétique en chantier. Les configurations institutionnelles et territoriales de l’énergie, Québec, Presses Universitaires du Québec, coll. « Science régionale », 2016, pp. 149-163.

CHRISTEN Guillaume, HAMMAN Philippe, « Quelle participation habitante dans les projets locaux d’énergie renouvelable ? Retour sur un dispositif d’énergie « citoyenne » dans une commune alsacienne », in TOZZI Pascal (dir.), Villes et quartiers durables: la place des habitants, Bordeaux, Carrières sociales Éditions, 2016, pp. 461-477.

DIAS Pierre, RAMADIER Thierry, « Fragmentation et ségrégations de l’espace urbain. Une approche par les cognitions socio-spatiales dans la relation individu/milieu », in ROBLES Christine, MAZUREK Hubert (eds.), Autour de la fragmentation, les Impromptus du LPED n°1, Marseille, Laboratoire Population-Environnement-Développement, 2016, pp. 12-25.

HAJEK Isabelle, LÉVY Jean-Pierre, « Écologie urbaine », in CHONÉ Aurélie, HAJEK Isabelle, HAMMAN Philippe (dir.), Guide des humanités environnementales, Villeneuve d’Ascq, Presses Universitaires du Septentrion, coll. « Environnement et société », 2016, pp. 193-200.

HAMMAN Philippe, « Urbanisme durable », in CHONÉ Aurélie, HAJEK Isabelle, HAMMAN Philippe (dir.), Guide des Humanités environnementales, Villeneuve d’Ascq, Presses Universitaires de Septentrion, coll. « Environnement et société », 2016, pp. 201-212.

IMERZOUKENE-DRIAD Hassina, HAMMAN Philippe, FREYTAG Tim, « Participation et engagement citoyen : l’exemple des écoquartiers de Rieselfeld et Vauban à Fribourg », in TOZZI Pascal (dir.), Villes et quartiers durables: la place des habitants, Bordeaux, Carrières sociales Éditions, 2016, pp. 283-303.

KOSTKA Alexandre, « Wie Kessler zur Kunst kam », in KOSTKA Alexandre, DROST Julia (dir.), Harry Graf Kessler: Portrait eines europäischen Kulturvermittlers, München, Deutscher Kunstverlag, 2016, pp. 17-40.

MANGOLD Marie, « L’habitant, acteur du logement "durable" ? Le cas de constructions individuelles écologiques et à haute performance énergétique en Alsace », in Tozzi Pascal (dir.), Villes et quartiers durables : la place des habitants, Bordeaux, Carrières Sociales Éditions, 2016, pp. 479-497.

NAVET Éric, « Les Teko dans leur pays », in RIEHL-OLIVIER Colette (dir.), Guerriers de la paix: les Teko de Guyane. Eric Navet, 40 ans d’ethnologie, Paris, Borealia, 2016, pp. 20-67.

NAVET Éric, « Écocide, ethnocide et civilisations. Des multiples formes de destruction du vivant », in CHONÉ Aurélie, HAJEK Isabelle, HAMMAN Philippe (dir.), Guide des Humanités environnementales, Villeneuve d’Ascq, Presses Universitaires du Septentrion, coll. « Environnement et société », 2016, pp. 423-433.

NAVET Éric, « Ethnoécologie, De l’anthropogéographie à l’ethnoécologie : l’évolutionnisme social est-il aussi un évolutionnisme de la nature ? », in CHONÉ Aurélie, HAJEK Isabelle, HAMMAN Philippe (dir.), Guide des Humanités environnementales, Villeneuve d’Ascq, Presses Universitaires du Septentrion, coll. « Environnement et société », 2016, pp. 277-285.

NAVET Éric, BRAILLY Victor, « Les Amérindiens de la commune de Camopi (Teko et Wayãpi) et la mise en place du Parc Amazonien de Guyane », in HOFFMANN-SCHICKEL Karen, NAVET Éric (dir.), Résistances culturelles et revendications territoriales, Paris, Connaissances et savoirs, 2016, pp. 231-259.

NAVET Éric, HOFFMANN-SCHICKEL Karen, « Préface », in HOFFMANN-SCHICKEL Karen, NAVET Éric (dir.), Résistances culturelles et revendications territoriales, Paris, Connaissances et savoirs, 2016, pp. 9-20.

RAMADIER Thierry, ENAUX Christophe, “Socio-cognitive accessibility to places”, in Frankhauser Pierre, Ansel Dominique (eds.), Deciding where to live - An interdisciplinary approach of residential choice in social context, Berlin, Springer, 2016, pp. 71-91.

STOESSEL-RITZ Josiane, « Sociologie de l’agriculture », in CHONÉ Aurélie, HAJEK Isabelle, HAMMAN Philippe (dir.), Guide des Humanités environnementales, Villeneuve d’Ascq, Presses Universitaires du Septentrion, coll. « Environnement et société », 2016, pp. 253-264.

WINTZ Maurice, « Animal. Du sauvage à l’OGM », in CHONÉ Aurélie, HAJEK Isabelle, HAMMAN Philippe (dir.), Guide des Humanités environnementales, Villeneuve d’Ascq, Presses Universitaires du Septentrion, coll. « Environnement et société », 2016, pp. 445-457.

ZANDER Patricia, « Écologie politique », in CHONÉ Aurélie, HAJEK Isabelle, HAMMAN Philippe (dir.), Guide des humanités environnementales, Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, coll. « Environnement et société », 2016, pp. 93-102.

Programmes de recherche en cours

Cluster de recherche en durabilité du Rhin Supérieur /Upper Rhine cluster in sustainability research (programme INTERREG V, 2016-2018).

Porteur : Philippe Hamman, Membre responsable de l’axe de sciences sociales « Gouvernance » et représentant de l’Université de Strasbourg au sein du Board international du réseau

Ce projet structurant associe l’ensemble des établissements universitaires et de recherche de l’espace du Rhin supérieur : Universités de Bâle, de Freiburg im Breisgau, de Karlsruhe, de Landau, de Strasbourg et de Haute-Alsace, ainsi que le CNRS, l’ENSA de Strasbourg, ainsi que l’ENGEES, autour de 5 axes structurants, dont le 1er, interrogeant la gouvernance régionale et urbaine de la durabilité, est notamment impulsé par plusieurs chercheurs de SAGE.

Pour en savoir plus : https://www.sustainability-upperrhine.info/home/

 

Circulations et renouvellement des savoirs sur la nature et l’environnement en France et en Allemagne : questionner les Humanités environnementales (Programme de formation-recherche 2016-2018 du CIERA)

Porteur : Philippe Hamman ; coporteuse : Aurélie Choné

Ce projet développe une réflexion comparée sur la construction et la diffusion des savoirs sur la nature et l’environnement, en France et en Allemagne, afin d’interroger l’émergence et le succès du champ d’études des Humanités environnementales, en prolongeant des réflexions engagées au sein du programme « La nature à la lettre » (2013-2016) de la MISHA. À travers une mise en regard épistémologique et pluridisciplinaire – associant les Lettres et les Sciences humaines et sociales –, il s’agit de se demander pourquoi l’on vient à parler d’Humanités environnementales, dans quels contextes, à propos de quels objets et quels modes d’analyse, et ce alors même que l’énoncé n’est pas complètement stabilisé : questionner la construction de ce champ dans les contextes nationaux français et allemand est riche de sens, d’autant que l’on sait les deux « traditions nationales » des rapports à la nature souvent présentées comme clivées (schématiquement, la filiation des Lumières en France, celle du Romantisme en Allemagne), alors que les processus historiques ont été plus complexes. Tout en intégrant cette épaisseur historique, une vision dynamique s’attachant aux évolutions actuelles, tant sur le plan de l’histoire des idées et des cultural studies que sur celui de fondements empiriques et critiques en sciences sociales, permet de relire des schémas trop binaires, lorsque l’on néglige les emprunts croisés, ou que l’on ne rend pas raison des circulations avec la sphère anglo-saxonne, à la fois en France et en Allemagne – ce qui constitue plusieurs niveaux de comparaison, qui retiennent notre attention.

 

ALTERGROWTH : Politiques urbaines alternatives pour les villes en déclin (ANR jeunes chercheurs / jeunes chercheures)

Porteurs : Vincent Béal et Nicolas Cauchi Duval

Ce projet cherche à comprendre la manière dont des villes françaises, allemandes et américaines répondent à l’enjeu du déclin démographique et économique. Il vise en premier lieu à affiner la compréhension de la situation française, avant de la comparer avec d’autres réalités nationales. Le projet est construit autour de trois axes principaux. Le premier cherche à mesurer, décomposer et analyser le déclin dans les villes françaises, allemandes et américaines, en recourant à des analyses quantitatives à la fois aux échelles nationales et locales. Les deux autres axes portent sur la gouvernance du déclin (construction de ce problème, émergence sur les agendas locaux et nationaux, etc.) et les stratégies et politiques urbaines mises en œuvre pour répondre à cet enjeu. Au travers de différentes études de cas en France, en Allemagne et aux Etats-Unis, le projet cherche ainsi à questionner les modalités d’émergence, le contenu et les instruments des politiques de « décroissance planifiée ».

Pour en savoir plus : https://sage.unistra.fr/axes-de-recherche/axe-6/

 

Développement durable et lien social (Programme euro-méditerranéen)

 

Porteur : Josiane Stoessel-Ritz

2DLiS est né en 2007 d’une coopération interuniversitaire franco-algérienne qui demeure l’axe principal de structuration d’une ouverture progressivement construite en réseau avec d’autres partenaires, du Maghreb (Maroc, Tunisie), d’Europe (Belgique, Royaume-Uni, Italie) et d’Afrique Sub-saharienne (Sénégal). En 2014, 2DLiS réunit six équipes de recherche du Nord (dont quatre françaises) et six équipes de recherche du Sud (dont trois algériennes). Le programme d’actions de ce réseau est organisé autour de trois objectifs principaux :

-          Élaborer un calendrier commun d’échanges et de manifestations scientifiques entre ses membres. Cet objectif se traduit par un cycle pluriannuel de Séminaires internationaux Développement durable et Lien social depuis 2009.

-          Co-organiser une activité de formation-recherche, en particulier doctorale (codirections, cotutelles) par l’élaboration conjointe de séminaires de recherche, l’ouverture aux travaux de terrain et aux méthodes de recherche des sciences sociales.

-          Valoriser les travaux de recherche par une action soutenue de publications et de diffusion des résultats, dans un esprit de recherche-action avec les partenaires universitaires et les acteurs du territoire.

Pour en savoir plus : http://reseau-2dlis.com/

 

Strasbourg, laboratoire du moderne : 1880-1930 (USIAS, Université de Strasbourg)

Porteur : Alexandre Kostka

Cette étude cherche à établir un dialogue transdisciplinaire entre l’histoire de l’art, l’histoire culturelle, l’histoire médicale, les politiques urbaines ainsi que l’histoire militaire pour cette période importante quand la capitale du Reichsland Elsass-Lothringen, redevenue française en 1918, avait servie de laboratoire à la fois par la France et l’Allemagne, dans le but d’exposer leur ambition culturelle hégémonique pour l’Europe, en utilisant la ville comme espace, comme lieu pour exhiber leurs visions de la modernité. Durant cette période, Strasbourg était un lieu de vie culturel intense. Tandis que les approches antérieurs ont mis l’accent sur le nationalisme et le caractère de propagande des politiques culturelles qui étaient alors supportées par les musées, l’université et divers politiques architecturales et urbanistiques, cette recherche repose sur l’hypothèse que les méthodes de recherche ont un effet performatif qui (pas toujours consciemment » construisent les différences qu’elles cherchent à établir.

Pour en savoir plus : http://www.usias.fr/projets/projets-2015/strasbourg-laboratoire-du-moderne/

 

Réseaux Émergents de Lutte contre le GAspillage – RELGA (financement ADEME)

Porteur : Isabelle Hajek

Ce projet vise à étudier les collectifs émergents de lutte contre le gaspillage issus de la société civile, certains d’inspiration outre-Atlantique (mouvement « zero waste », « dumpster diving », « freegan », etc.), mais également d’Europe du Nord et des Pays-Bas (à l’instar des « repair café » initiés en Hollande), qui se développent actuellement en France, parfois sous la forme de réseaux plus ou moins informels et/ou ponctuels. La recherche proposée, fondée sur des méthodes qualitatives en sociologie, s’appuie sur une démarche exploratoire d’études de cas ciblées afin d’interroger le type d’acteurs engagés dans ces collectifs, les usages et les « dispositifs de sensibilisation » à la lutte contre le gaspillage conçus, leur éventuelle circulation, associée à une réflexion croisée sur les formes de militantisme et d’action collective centrées sur les déchets, et leur inscription et/ou élargissement sur des thématiques plus récentes cherchant à renouveler le projet écologique (en direction d’une « sobriété volontaire », d’une « écologie » ou « économie » « populaire », etc.).

 

Accès aux services publics et rapport aux institutions des habitants des quartiers prioritaires de la politique de la ville (Contrat de ville de l’Eurométropole de Strasbourg)

Porteur : Vincent Dubois (en collaboration avec Anaïs Collet et Thierry Ramadier)

L’inégale répartition géographique des services publics sur le territoire urbain redouble les difficultés sociales et culturelles d’accès à ces services des habitants des quartiers défavorisés, alors même que les populations qui y résident en ont tout particulièrement besoin. Or, au-delà de leur aspect fonctionnel, les relations directes entre la population et les administrations de proximité (CAF, Poste, Police, services municipaux, etc.), constituent les situations concrètes dans lesquelles se forme et s’exprime de manière plus générale le rapport des individus aux institutions publiques, dans sa dimension sociale et politique au sens large du terme.

Cette problématique est abordée dans le cas des quartiers populaires de l’agglomération strasbourgeoise désignés comme « quartiers prioritaires de la politique de la ville » (QPV). Elle s’appuie pour ce faire sur les (rares) recherches qui articulent sociologie de l’administration et sociologie urbaine, sur nos travaux antérieurs qui montrent les enjeux socio-politiques de la relation de service administrative considérée comme rapport pratique à l’institution, enfin sur les études qui ont montré les enjeux socio-spatiaux de ces relations aux services publics, notamment  par une analyse du rapport à l’espace urbain en acte comme en représentation.

 

La relation entre mobilité quotidienne, résidentielle et sociale (3M). Le cas des frontaliers franco-luxembourgeois (Idex « attractivité », Université de Strasbourg)

Porteur : Thierry Ramadier

S’intéresser aux navettes domicile-travail transfrontalières de longue distance est de plus en plus souvent abordé d’un point de vue environnemental, et cela au détriment parfois du rapport aux frontières d’Etats au sein de l’Europe. Partant résolument de ce dernier point, en complémentarité avec les approches historiques, cette étude cherche à appréhender et comprendre les articulations entre trois types de mobilités (quotidiennes, résidentielles, sociales) selon un perspective transdisciplinaire. L’objectif est de comprendre les conditions qui font que, dans certains cas, une importante distance entre le lieu de travail et de résidence ne génère ni mobilité résidentielle afin de la réduire, ni multi-résidentialité, une tendance qui s’est développée cette dernière décennie, ni tentative de changement de lieu de travail dans le but d’en trouver un plus proche de son domicile. Autrement dit, du point de vue de la mobilité quotidienne, quelle sont les spécificités des situations qui font quelles individus ou des ménages restent de très grands navetteurs ? Pour qui les navettes longues distances constituent finalement de véritables ajustements socio-spatiaux spécifiques ?

 

Soutenances de thèse et d'HDR

Raoul FOUSSENI : « Les inégalités écologiques à l'aune du choléra : étude dans la ville de Cotonou au Bénin », thèse de sociologie soutenue le 1er décembre 2016 à l’Université de Strasbourg.

Cette thèse de doctorat analyse les inégalités écologiques dans les villes africaines, à travers l’exemple de Cotonou au Bénin, à l’aune du choléra. En tant que pathologie liée à l’exposition à un environnement insalubre, le choléra constitue un marqueur pertinent des inégalités écologiques, qu’il s’agisse d’inégalités d’exposition aux nuisances environnementales, d’accès aux aménités urbaines, de pouvoir d’interpellation de la puissance publique face aux nuisances environnementales ou de participation aux projets environnementaux. A travers l’approche par « effet de lieu », nous avons montré que l’incidence différentielle du choléra entre les arrondissements et les quartiers de Cotonou est liée non seulement à l’effet combiné du milieu et des profils socio-économiques, ces deux variables faisant le lit à de pratiques locales d’assainissement des déchets et des excrétas ; mais aussi aux politiques publiques inspirées parfois des recommandations internationales dans le domaine de l’environnement, et qui occultent le contexte socio-politique local.

 

Géraldine DJAMENT : "Patrimonialisation et métropolisation en banlieue. Le cas de Saint-Denis/Plaine Commune". Habilitation à diriger des Recherche en géographie soutenue le 21 novembre 2016 à l'Université de Paris-Sorbonne 

La patrimonialisation et la métropolisation traditionnellement étudiées séparément gagnent la banlieue et interfèrent de plus en plus. La métropolisation du patrimoine s’accompagne d’une métropolisation par le  patrimoine.  Le  cas  post-industriel  de  la  communauté  d’agglomération Plaine  Commune,  « Territoire  de  la  culture  et  de  la  création »  du  Grand  Paris, constitue un laboratoire  des  relations  dialectiques  qui  unissent  dans  l’ancienne  banlieue  rouge  une patrimonialisation  alternative,  une  mise  en  «tourisme »  alternative  et  des  tentatives  de  métropolisation alternative.

 

Arezki AKERKAR : « La coopération décentralisée franco-algérienne - Le partenariat entre Mulhouse et El Khroub » en cotutelle Université de Strasbourg et Université de Béjaïa (M. Djenane), soutenue le 15 octobre 2016 à l’Université de Béjaïa.

Le développement de la décentralisation a favorisé la coopération internationale entre collectivités territoriales. Elle est passée des jumelages traditionnels à une approche partenariale associant l’intérêt réciproque. Cette recherche analyse la contribution de la coopération décentralisée franco-algérienne à l’émergence des projets de territoire en Algérie, à travers un cas spécifique de partenariat entre les villes de Mulhouse et d’El Khroub. Les résultats obtenus révèlent que l’asymétrie institutionnelle et des stratégies entre les collectivités algériennes et leurs homologues algériennes et la difficulté du cadre franco-algérien, chargé du passé colonial, empêchent l’émergence des projets de territoire par la coopération décentralisée en Algérie. Par conséquent, cette pratique laisse entrevoir une logique asymétrique de subordination de la coopération décentralisée à la coopération classique entre les deux pays.

 

Pierre DIAS : « Les représentations spatiales de la ville et les mobilités quotidiennes au prisme des positions sociales. Une approche socio-cognitive des ségrégations socio-spatiales », thèse de psychologie soutenue le 17 mars 2016 à l’Université de Strasbourg.

L’étude des représentations socio-spatiales chez les agents de l’Université de Strasbourg aura permis de mettre en évidence l’existence d’un principe d’homologie structurale entre les dimensions cognitives, spatiales et sociales de la relation individu-milieu. Certains groupes entretiennent une relation fonctionnelle à la ville traduisant la complexité des lieux fréquentés. À l’inverse, d’autres groupes entretiennent une relation évaluative qui se détache des fréquentations pour se concentrer sur des lieux plus ou moins « emblématiques ». Or, ces deux rapports se distinguent selon les trajectoires et positions sociales de ces groupes. Lorsque les premiers sont dominés et se valorisent par leurs pratiques, les seconds sont dominants et le font par une comparaison à d’autres villes proche de l’idéologie de la ville-mondiale. Les représentations et pratiques spatiales quotidiennes participent ainsi aux enjeux identitaires et aux inégalités en liens avec les ségrégations socio-spatiales.

https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01354367