Les 4-6 décembre prochain auront lieu les 7ème Doctoriales francophones en Sciences sociales de...
Programme du séminaire d’anthropologie diachronique (ethnologie et archéologie) interdisciplinaire...
Séminaire " Cancers, santé et populations : terrains et recherches dans les Outre-mers" Les...
Concours CNRS Le laboratoire accueille chaque année de nouveaux membres par voie de concours via...
" Du 25 au 27 septembre 2024, le SAGE organise ses 3 journées de rentrée : les PasSAGEs de rentrée...
Retrouvez Morgane Le Boulay et Céline Monicolle dans le magazine Savoir(s) de l'université de...
Titre : La santé des données. Enquête sur un travail hospitalier de production, de contrôle et de...
La famille indivise dans l’Inde contemporaineUne approche démographique et spatiale La soutenance...
Réunis dans le cadre de l’AG extraordinaire du laboratoire SAGE du 12 avril 2024, les membres...
Une programmation ouverte au public : demandez le programme ! Et l'affiche qui annonce les...
36 mois (2019-2022)
Ce projet transnational entend jeter les bases d’une histoire des pratiques psychiatriques à l’époque de l’essor de la psychopharmacologie moderne. L’attention portée à la diversité caractérisant la psychiatrie en Europe dans l’après-seconde-guerre mondiale permettra de se confronter au paradigme biologique et aux autres formes, alternatives à celui-ci, que prennent l’activité diagnostique et thérapeutique ainsi que la relation médecin-patient. En adoptant des méthodologies qualitatives et quantitatives, cette étude s’attachera à reconstruire l’activité clinique dans cinq lieux représentatifs de la pluralité des formes qu’a pu prendre la psychiatrie européenne après le deuxième conflit : 1) Les approches psychanalytiques qui prospèrent dans la France de l’après-guerre, avec le cas de Strasbourg ; 2) le concept de communauté thérapeutique mis au point par F. Basaglia à Gorizia ; 3) le système d’assistance psychiatrique sur le territoire, la secteurisation à Paris ; 4) l’approche herméneutico-anthropologique d’Heidelberg ; 5) le « jardinage nosologique » qui combinait une neuropathologie finement déclinée avec la thérapie individuelle à Berlin. Ces cinq espaces illustrent la pluralité des options dans la psychiatrie européenne à partir des années cinquante. Trois cas représentent les centres de la discipline qui se construit et se légitime entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe (Paris, Berlin, Heidelberg) ; deux sont, par ailleurs, des entités situées à la frontière (Strasbourg et Berlin-Est) ; un symbolise la subversion du statu quo (Gorizia). Tous les cinq représentent des approches « progressistes » dans les décades considérées (1950-80).
L’analyse des dossiers médicaux, des documents institutionnels et des discours des spécialistes permettra de dresser un tableau détaillé des pratiques psychiatriques, faites de routines institutionnelles, de styles diagnostiques et de stratégies thérapeutiques. On interrogera la multiplicité des approches thérapeutiques et conceptuelles développées en Europe, et défiées ensuite par la psychopharmacologie moderne. Si les aspects théoriques de ces multiples approches ont déjà été approfondis par les historiens, les pratiques quotidiennes, institutionnelles, diagnostiques et thérapeutiques, sont restées dans l’ombre et n’ont pas fait l’objet d’analyses comparées. La reconstruction de ce pluralisme des paradigmes psychiatriques au sein de l’espace européen et l’analyse historique qui l’accompagnera pourront contribuer aux débats actuels sur l’orientation des « sciences psy », valorisant ce que l’on peut appeler la voie européenne du/au pluralisme thérapeutique.
responsable scientifique : Marianna SCARFONE