Filmer la ville - Sociabilité et gentrification

« Rue Gustav-Adolf, Berlin » est un film sur une rue qui change. Une ancienne rue d’artisanat et d’industrie, une de celles qui ont subi le plus durement la réunification et le chômage massif qui s’en est suivi. Mais c’est aussi un territoire alléchant pour les promoteurs qui construisent et réhabilitent partout où c’est possible…

15 mars 2024
18h30
Bibliothèque National Universitaire (BNU), Strasbourg

Partenariat avec laboratoire SAGE (CNRS-Université de Strasbourg) / Le lieu documentaire.

Avec le soutien et la participation de l’Agence de développement et d’urbanisme de l’agglomération strasbourgeoise (ADEUS).

La séance sera suivie d’une rencontre avec les réalisateurs et Garance Clément, Maîtresse de conférences en sociologie (SAGE-UHA).

"Gustav Adolf Strasse", Joris Rühl, Tawan Arun | 2023 | Allemand | 81' | ID Fabrik

Il y a 35 ans, le mur de Berlin tombait

A Weissensee comme dans d’autres quartiers de Berlin-Est, les brèches qui se dessinaient dans le bloc communiste laissaient entrevoir un avenir lumineux, fait de réconciliation avec les compatriotes de l’Ouest, de hausse du pouvoir d’achat, de liberté d’expression. La réalité s’avéra plus âpre, et la population du quartier, qui pour la plus grande partie habitait déjà là à l’époque de la RDA, l’exprime très clairement : la réunification signa en réalité le début d’un long déclin. Dans ce quartier fortement industrialisé où le plein emploi était la règle, la fermeture soudaine des usines, la non­-reconnaissance des diplômes de l’ex-RDA, l’augmentation des loyers des locaux d’activités entraînèrent une hausse spectaculaire du chômage. En perdant les usines et les commerces, les habitants eurent le sentiment amer de s’être fait déposséder des outils qui faisaient la vie de la rue. Et, quand ils nous parlent de « réconciliation », ce mot sonne comme un concept de vainqueur dans la bouche des vaincus.Cet écosystème fragile et étonnamment préservé est en passe de connaître un bouleversement profond. Ce changement, ce sont les pelleteuses, les peintres en bâtiments, les entreprises de déshumidification qui nous l’annoncent et derrière eux, la vraie force motrice est la spéculation immobilière sur les logements. Selon les mots d’un habitant de longue date, cette force est si grande qu’elle est en train de modifier le quartier dans son peuplement comme dans son bâti, plus efficacement que ne l’avait fait la chute du régime de la RDA.  (extrait note d’intention des auteurs - https://idfabrik.com/project/gustav-adolf-strasse/).

Présentation sur le site du Lieu documentaire.

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