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Philippe Hamman et Aude Dziebowski
Lormont, Le Bord de l’eau, coll. En Anthropocène, 2023, 260 p. et cahier photos de 8 p.
ISBN 9782356879486
Lien vers le site de l'éditeur.
Cet ouvrage se propose de déconstruire les visions communes d’une nature fantasmée, indépendante de l’empreinte de l’homme, et qui serait au service de cette exceptionnalité humaine (« belle nature », source de bien-être, etc.). Au contraire, l’homme est « dedans », il participe du monde animal et végétal.
À travers les représentations professionnelles et sociales des tiques, les auteurs abordent les conditions d’habitabilité terrestre à l’heure de l’Anthropocène en pensant relationnellement, à travers un regard socio-écologique, une question souvent prioritairement traitée comme médicale : la maladie de Lyme, que ces acariens véhiculent. Sous l’angle de la territorialisation des savoirs, des perceptions et des pratiques, examinée à la faveur du terrain rural argonnais, l’approche One Heath est rendue d’autant plus concrète que sont enquêtés quatre groupes sociaux : les chasseurs, les forestiers, les agriculteurs et les associatifs nature et de loisirs.
Une mise en responsabilité individuelle se donne à voir. Car il ne s’agit pas d’inverser les représentations sociales positives d’une nature idéalisée pour les habitants ou les touristes, pas plus que celles d’une forêt « dynamique » pour les professions sylvicoles ou en matière de développement local. Ceci rappelle que l’unicité du vivant et les formes de l’habiter sur une planète en transformations sont un enjeu pleinement en prise avec le social et le politique.
Destiné à un large public, l’ouvrage offre à la fois une synthèse des connaissances en sciences sociales et une plongée ethnographique sur la problématique sociétale et territoriale des tiques, en se fondant sur une enquête sociologique fine.