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Non exhaustif
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Série d'entretiens apportant un éclairage sur différentes thématiques, avec un grand témoin, une personnalité ou un spécialiste de l’ethnologie (série « ethnologie » coordonnée par Roger Somé et Pierre Le Roux, professeurs à l’Institut d’ethnologie de l’université de Strasbourg)
Description
Pierre Le Roux, ethnologue, professeur à l'université de Strasbourg (Institut d’ethnologie), membre du laboratoire SAGE (Sociétés, Acteurs, Gouvernement en Europe, UMR 7363 CNRS & Unistra), accueille Bernard MOIZO, directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement (IRD), directeur du GRED (Gouvernance, Risque, Environnement, Développement, UMR IRD & Université Paul Valéry-Montpellier 3), pour une leçon d'ethnologie ayant pour thème le rapport entre identité et territoire, ce que résume l'invité sous le concept de « boîte noire » , à partir des expériences ethnographiques en longue durée de B. Moizo parmi les Aborigènes australiens, les Karen de Thaïlande et Birmanie, les Bara du sud-ouest de Madagascar, les Khmou, les Akha et les Lolo du Laos et les Berbères du Maroc.
Bernard Moizo a été recruté à l’IRD en 1989. Ses expatriations successives sont l’Australie (1984-88), la Thaïlande (1989-1993), Madagascar (1994-1998), le Laos (2002-2007). Il a effectué des missions de longues durées au Maroc (2011, 2012, 2014) et contribue au LMI MediTer et au programme ANR MedInnLocal. Bernard Moizo a fait ses études en France (Paris X Nanterre) et en Australie (ANU Canberra). Ses thématiques de recherche englobent les aspects sociaux de l’approche ethnoscientifique, l'analyse des dynamiques et crises socio-environnementales, les perceptions et représentations identitaires, les usages et pratiques des milieux forestiers, les relations États/minorités, les impacts locaux des politiques nationales, les dynamiques participatives et effets induits des programmes de développement rural, les savoirs locaux et innovations identitaires, la labellisation et les produits de terroir, le tourisme et l’écotourisme.
Entretien du 16 décembre 2016, sur UTV (WebTV de l’université de Strasbourg, Direction des Usages du Numérique, Le Patio, Bât. 5, campus Esplanade)
Date de diffusion : 15/03/2017
Durée 00:37:15 mn
Pour visionner l’entretien : http://utv.unistra.fr/video.php?id_video=878
Un film de Pierre Le Roux et Lug Dusuzeau
Film, photographies, cartes et textes : Pierre Le Roux
Montage et post-production : Lug Dusuzeau
Musique : orchestre ddika du canton de Trobon, Sai Buri (Pattani)
Durée : 18 mn 22
Format : numérique 16/9, couleur, sonore
Production : Travaux d’ethnologie et d’archéologie - 2021
Pour regarder le film.
Joute de ddika, art martial des Jawi, musulmans de langue et culture malaise en Thaïlande du Sud, filmée sommairement lors d’une représentation villageoise en juillet 2014 donnée en l'honneur du départ annuel des pèlerins du canton vers La Mecque, dans le village de Südè (palmier latanier Livistona speciosa Kurz), district de Sai Buri, province de Pattani*.
Cet art martial nommé ddika dans la région de Patani** est dérivé du fameux pencak silat – art de combat à mains nues ou armées – indonésien qui y a été introduit il y a près de trois siècles. Cette région de Thaïlande péninsulaire, à la frontière malaise, a été conquise par le Siam sur les sultanats malais à la fin du XVIIIe siècle et est pour cette raison en proie depuis lors à des révoltes sporadiques contre les autorités siamoises devenues thaïlandaises, ce qui nourrit localement une guérilla endémique sanglante. Soucieuses de préserver l’armée et la police siamoises puis thaïlandaises d’adversaires aguerris et efficaces bien préparés au combat corps à corps, les autorités ont interdit des années durant la pratique du ddika, et ne valorisent pas cet art martial minoritaire en Thaïlande ; ce qui explique que l’enseignement vers les jeunes gens a été rendu difficile et que la plupart des pratiquants actuels sont des hommes âgés. Depuis peu, certains fondamentalistes musulmans rejettent également cette pratique, encore bien vivace, considérée par eux comme non conforme aux canons religieux. Ddika est le nom de l’orchestre rituel composé d’un gong à bosse suspendu, d’un hautbois et de deux tambours. La voix des ancêtres est symbolisée par la musique de cet orchestre, particulièrement par le gong, instrument principal. Avant d’être une technique efficace de combat, le ddika est en effet d’abord un culte des ancêtres et un rituel magique durant lequel les officiants qui sont des chamanes-médiums (et qui sont les descendants dans ce village particulier d’une tigresse-garou mythique), appellent leurs aïeux disparus et les mânes fondateurs de cette pratique – qui étaient de redoutables guerriers réputés invincibles – dont l'âme vient prendre possession des combattants en transes pour qu'ils se battent à leur place ou, tout au moins, viennent les épauler durant le combat.
* Romanisation de la graphie siamoise à deux t du mot malais d'origine à un seul t. Le terme désigne une des trois petites entités administratives issues de la partition par le Siam à la fin du XIXe siècle, pour régner en divisant, de l'ancien sultanat de Patani : les provinces de Pattani, Yala et Narathiwat.
** Graphie avec un seul t. Ce mot malais d'origine désigne le territoire de l'ancien sultanat et représente l'ensemble des trois petites provinces créées par les Siamois. Dans les cartels du film, il n'a été pourtant retenu que la graphie à un seul t par souci de simplification.
Pierre Le Roux, ethnologue, est professeur à l’université de Strasbourg et membre du laboratoire SAGE (UMR 7363 CNRS & université de Strasbourg). Depuis 1988, il a passé plus d’une décennie à partager la vie quotidienne des Jawi en Thaïlande du Sud. Les images de ce film ont été tournées en 2014 lors d’une mission en Thaïlande effectuée avec le soutien du laboratoire SAGE.
Lug Dusuzeau est un jeune ethnologue formé à l’université de Strasbourg et qui, après s’être intéressé aux habitations des villageois de Grande Kabylie en Algérie a consacré son mémoire de fin d’année de master 2, soutenu avec succès en 2020, à un groupe etnnique particulier de Birmanie, les Karen des îles de l’archipel Mergui qui n’ont jusqu’ici jamais fait l’objet d’études ethnographiques dédiées. Formé de façon autodidacte aux techniques audiovisuelles à fins ethnographiques, il a notamment procédé à l’intégralité du montage audio de plus de quinze conférences d'intervenants extérieurs données en 2017 dans le cadre du séminaire ethnologie et archéologies, créé et dirigé par Pierre Le Roux, qui ont été mises en ligne sur le site youtube de l’association des étudiants de l’Institut d’ethnologie.
La danse des doigts-vivants. Le ddika, art martial et culte des ancêtres, chez les Jawi de Thaïlande du Sud » (film de Pierre Le Roux et Lug Dusuzeau, 2021)