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« Le salariat, une cage et des ailes. Travail, compétence et genre »
Jury :
Stéphane Beaud, Université de Paris Ouest Nanterre La Défense, CMH
Sylvie Célérier, Université de Lille 1, CLERSE, (Rapporteure)
Delphine Gardey, Université de Genève, Institut des études Genre
Marcelle Stroobants, Université Libre de Bruxelles, METICES (Rapporteure)
Pierre Rolle, CNRS
Jay Rowell, CNRS, SAGE (UMR 7363)
François Vatin, Université de Paris Ouest Nanterre La Défense, IDHES (Garant)
Résumé :
Que le salariat fait-il aux hiérarchies sociales ? Loin de se réduire à un statut d’emploi, le salariat est au cœur du rapport entre l’ordre social et l’ordre de la production. Pour saisir la manière dont il affecte la dynamique sociale, il nous faut questionner la sociologie du travail, celle qui s’est affranchie de l’héritage navillien au risque d’oublier le salariat et les reconfigurations productives sur lesquelles il se greffe. Il nous faut également interpeller la sociologie bourdieusienne car le salariat est le théâtre de désajustements entre dispositions et positions qui contribuent à rompre l’illusio des habitus. Il nous faut, en revanche, poursuivre le travail de déconstruction réalisé par les sociologies du genre, pour montrer que le salariat introduit du jeu dans le genre au cœur même du travail. Sur la base d’une revue de littérature et de nos propres travaux, nous rappelons que le salariat repose sur un dispositif marchand et procure des statuts révisables car commensurables. Il fragilise les hiérarchies sociales en ce qu’il menace de destitution les travailleurs légitimes en même temps que s’élargissent les réserves de forces de travail. S’il contribue au déploiement d’une « police des qualités » qui met en les compétences en cage, la mesure qui en résulte entérine un ordre sexué tout en créant les conditions de revendications égalitaires : le salariat donne donc aussi des ailes. Nous montrons qu’il contribue, en particulier, à distendre la relation entre sexe et genre et à ouvrir des espaces de mobilités sexuées. La sociologie du salariat que nous appelons de nos vœux invite par conséquent à réfléchir à l’extension du domaine de la mesure et des expériences de mobilité – pour mieux saisir les contradictions et subversions qui en résultent et qui agitent la société toute entière.